- voûter
-
• XIIIe; de voûte1 ♦ Fermer (le haut d'une construction) par une voûte. Voûter une galerie. « cette nef, voûtée de pesants berceaux » (Huysmans).2 ♦ Littér. Courber en forme de voûte. ⇒ cintrer. « Les tables [du violon] sont voûtées selon un calcul exquis » (Suarès).3 ♦ Rendre voûté (qqn). L'âgé l'a voûté. Pronom. Il s'est voûté avec l'âge. « la taille assez belle, s'il ne se fût point voûté » (Duhamel). ⇒ se casser.voûterv. tr.d1./d Couvrir d'une voûte. Voûter un édifice.d2./d Courber.|| v. Pron. Vieillard qui se voûte.⇒VOÛTER, verbe trans.A. — Empl. trans.1. Couvrir d'une voûte; terminer une construction en forme de voûte. Après avoir voûté trois mille mètres d'égouts sur tous les points de la ville, de la rue Traversière-Saint-Antoine à la rue de Lourcine, (...) l'ingénieur Duleau est mort (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 525). Les Grecs n'ont pas jugé à propos de voûter leurs édifices (VIOLLET-LE-DUC, Archit., 1872, p. 78).2. a) Courber momentanément ou durablement son dos vers l'avant. Tiennot, qui conduit, ne dit rien; il voûte son dos. Baptiste voûte le sien pareillement (RENARD, Lanterne sourde, 1893, p. 240). La vision rouge du cardinal-archevêque de Paris (...) voûtant sa haute taille, la penchant tout d'un côté (HUYSMANS, En route, t. 1, 1895, p. 104). [P. méton. de l'obj.] Vos Rites, jalonnés de sales bibliothèques, Ont voûté mes vingt ans, m'ont tari de chers goûts (LAFORGUE, Complaintes, 1885, p. 71).b) MARÉCHALERIE. ,,Rapprocher les branches d'un fer à cheval`` (ST-RIQUIER-DELP. 1975).B. — Empl. pronom.1. Qqn se voûte. Courber son dos vers l'avant, notamment sous l'effet de la fatigue ou de l'âge. Jean tire deux fois. Benga se voûte brusquement, mais ne tombe pas (SARTRE, Engrenage, 1948, p. 197). V. parchemin C ex. de Aymé. [P. méton. du suj.] Son dos s'était voûté, ses jambes le soutenaient à peine, molles comme celles d'un homme qui va avoir la grippe (MONTHERL., Bestiaires, 1926, p. 562).2. Qqc. se voûte. Présenter une forme de voûte. (Dict. XIXe et XXe s.).Prononc. et Orth.:[vute], (il) voûte [vut]. Ac. 1694, 1718: vouter ; dep. 1740: voûter. Étymol. et Hist. 1. Ca 1213 vostez « couvert d'une voûte » (Fet des Romains, éd. L.-F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, p. 45, 34); fin XIIIe s. [ms.] voltez (Renart, éd. M. Roques, X, 9752, var. ms. H); 1437 vaulter « couvrir d'une voûte » (Charte de Chaalis, D. Gren., 315, n° 48, B. N. ds GDF. Compl.); 2. 1437 vostee « en forme de voûte » (Reedif. du pont, A. Orléans, ibid.); 1539 vouter « courber, donner une forme cintrée » (EST.); 1539 se vouter « prendre une forme cintrée, se courber » (ibid.); 1680 (RICH.: Vouter. C'est forger un fer qui soit creux pour les chevaux qui ont le pié comble); av. 1560 vouter « donner à une partie du corps une courbure anormale vers l'avant » (DUBELL., IV, 65, recto ds LITTRÉ); 1575 se dit d'une personne dont le dos devient courbe (PARÉ, Œuvres, XVII, 8, éd. J.-Fr. Malgaigne, t. 2, p. 611a: Ceux qui sont voutés, ayant l'espine courbée). Dér. de voûte; suff. -é; dés. -er. Fréq. abs. littér.:66.DÉR. 1. Voûtement, subst. masc. a) Archit. ,,Ensemble, système des voûtes d'un édifice ou d'une partie d'édifice`` (GDEL). b) Fait pour une personne d'être voûtée. Le front agrandi et comme allégé, penchait en avant; sur la nuque, un foulard, plié en long, soulignait le voûtement des épaules (MARTIN DU G., In memor., 1921, p. 574). — [
]. — 1re attest. 1864 (GONCOURT, Journal, p. 91); de voûter « se courber (de quelqu'un) », suff. -ment1; cf. au XVIe s. voultement « voûte » (ds GDF.). 2. Voûture, subst. fém., région. (Berry), vieilli. Voûte que forme la végétation. — De quoi te plains-tu? me disait cependant Huriel (...). Est-ce qu'on ne respire pas autrement sous ces grandes voûtures de branches? (SAND, Maîtres sonneurs, Paris, Garnier, 1980 [1853], p. 158). — [
]. — 1re attest. 1364 volture « voûte, arcade » (GUILLAUME DE MACHAUT, Voir-Dit, éd. P. Paris, 2637) — 1660, OUDIN, Fr.-Esp., conservé dans le parler berr., v. FEW t. 14, p. 621a; de voûter, suff. -ure1.
voûter [vute] v. tr.ÉTYM. XIIIe; de voûte.❖1 Fermer (le haut d'une construction) par une voûte. || Voûter une cave, une galerie. — (Passif et p. p.). || Temple voûté de pierres plates (→ Miniature, cit. 6).1 L'horreur de cette nef, voûtée de pesants berceaux, disparaissait avec la nuit (…)Huysmans, En route, I, I.2 Donner la forme d'une voûte à (qqch.). ⇒ Cintrer, courber. || « Les tables du violon sont voûtées selon un calcul exquis » (→ Évidement, cit. 1). — (1680). Techn. || Voûter un fer à cheval, lui donner sa courbe, rapprocher les deux branches.2 Il avait en face de lui, juste, deux employés enfermés dans la même pièce, l'un dont on apercevait le profil joufflu, l'autre qui voûtait un dos dont l'échine saillait.Huysmans, En ménage, V.——————se voûter v. pron.ÉTYM. (1564).1 Se dit d'une personne dont le dos devient courbe, et perd ainsi de sa taille. ⇒ Casser (se). || Il s'est voûté avec l'âge. — Par ext. || Ma taille (cit. 9) se voûtait.3 (…) la taille assez belle, s'il ne se fût point voûté (…)G. Duhamel, Refuges de la lecture, IV.2 Être en forme de voûte. || Feuillages qui se voûtent en berceau.——————voûté, ée p. p. adj.ÉTYM. (V. 1213, vosté).1 Couvert d'une voûte. || Galerie, salle voûtée (→ Colonnade, cit.; soupirail, cit.). || Caveau, couloir voûté (→ Pièce, cit. 28).4 Des rues en forme de défilés, obscures et fréquemment voûtées (…)E. Fromentin, Une année dans le Sahel, p. 27.2 (1437). Littér. En forme de voûte. ⇒ Arqué, courbé.5 Au-dessous des sourcils voûtés, les yeux violets, adoucis par des pleurs qui ne coulaient jamais (…)Paul Morand, l'Europe galante, Écho, répondez !3 (1768, Voltaire). Personnes. Dont le dos est courbé et ne peut plus se redresser (→ Casser, cit. 20). || Une petite vieille très voûtée (→ Crochu, cit. 1). || Marcher un peu voûté (→ Équipier, cit. 1). — Par ext. || Dos (cit. 1) voûté.6 (…) les sports et la gymnastique l'avaient rendu en tout différent de cet homme blême et voûté, penché sur les additions, qui était son père.Aragon, les Beaux Quartiers, I, VII.
Encyclopédie Universelle. 2012.